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QUI EST AKHENATON ?
Amenophis 4 s’est renommé lui-même Akhenaton (« Celui qui profite à Aton »), peu de temps après son accession au trône d’Egypte. Il fut l’un des derniers pharaons de la XVIIIème dynastie, aux alentours de -1350 avant JC.
Connu comme « le pharaon hérétique » ou « le pharaon maudit », il a révolutionné la religion traditionnelle en prônant un dieu unique, qui aurait influencé (selon le propos de notre spectacle) les grandes religions monothéistes actuelles (chrétienne, judaïque et musulmane).
Il appartient à la famille de pharaons la plus illustre : marié à Nefertiti, il est le père de Toutankhamon. Mais sa lignée directe possède des noms aussi illustres que Amenophis/Amenothep, Toutmosis, Hatchepsout.
La mort d’Akhenaton inaugurera la XIXème dynastie, famille des Ramsès et des Sethi.
CONTEXTE HISTORIQUE
1. Révolution religieuse
Constatant que le clergé en place, essentiellement dévoué à l’obscure dieu Amon, est si influent qu’il détrône le pouvoir de Pharaon, le grand Amenophis 3 commence à déstabiliser son clergé en instaurant un culte nouveau pour Aton, le soleil créateur de nature et de vie. À sa mort, Akhenaton entend ce dieu Aton lui parler, et il prolonge l’œuvre de son père en en faisant l’unique religion autorisée en Egypte. Il crée ainsi une guerre de religion et peut-être même une guerre civile.
À la mort d’Akhenaton, on essaie de supprimer toute trace de cette religion et de l’existence même du roi ! La religion polythéiste revient en force à l’avènement de Toutankhaton, renommé politiquement Toutankhamon.
2. Politique extérieure
Akhenaton hérite d’un pays puissant evoluant dans une paix stable.
Son père Amenophis 3 avait scellé de puissantes alliances (avec les actuels Liban, Syrie, Turquie, Irak, Soudan/Nubie) en échange d’or et de cadeaux (cadeaux réciproques, du reste !) mais aussi en échange d’une politique fébrile de non-agression mutuelle.
En montant sur le trône, alors âgé de 10 ans et soutenu par la régence de sa mère, Akhenaton prône l’amour, la non agression et la poésie pour toute politique. Il abandonne ses vassaux, que leurs ennemis (hittites, assyriens…) ne tardent pas à envahir. À la mort d’Akhenaton, il est possible que l’Egypte ait été au bord d’une invasion venant du Moyen-Orient.
UNE SANTÉ DÉFAILLANTE
La famille constituant la XVIIIème dynastie est de santé fragile. Après plusieurs générations de consanguinité (Akhenaton a lui-même été marié à ses filles, mais il avait également été en « couple » avec sa mère et sans doute son père, puis son propre frère Smenkharé lors d’une corégence à la fin de sa vie), l’époque amarnienne (nom donné à l’époque du règne d’Akhenaton et Nefertiti) est caractérisée par une santé morbide.
Par ailleurs, Akhenaton souffrait du syndrome de Marfan ou de Prune Belly, ce qui pourrait expliquer la forme particulière des représentations que l’on fait à son époque.
Enfin, 3 ans avant la fin du règne d’Akhenaton, la peste ravage l’Egypte et emporte 3 de ses filles et peut-être sa mère et sa femme Nefertiti (ce qui n’est pas avéré et n’est pas le choix que nous avons fait pour le spectacle).
LA NOUVELLE CAPITALE
Afin de laisser libre cours à cette nouvelle religion, Akhenaton fait construire intégralement une nouvelle capitale pour le pays, dédiée à Aton et nommée « Akhetaton » (« l’Horizon d’Aton »).
À la mort d’Akhenaton, la cité est laissée à l’abandon puis, plus tard, rasée par ses successeurs.
Située en moyenne Egypte, au centre du pays où se concentre une certaine dangerosité terroriste depuis les années 1970, elle n’a fait l’objet que de peu de fouilles. C’est seulement depuis les années 2010 que l’on en redécouvre un peu plus. L’avenir promet sur place de nombreuses découvertes, qui nous en diront plus sur le règne d’Akhenaton.
LA REVOLUTION ARTISTIQUE
Afin d’appuyer ses changements politiques et religieux, Akhenaton instaure un nouveau style artistique, allant à l’encontre de la tradition séculaire selon laquelle la statuaire et les bas-reliefs devaient obéir à des normes strictes : visages ronds sans expression, pharaon représenté en fonction religieuse mais jamais humanisé/sensible, la nature elle-même n’était pas non plus représentée.
Akhenaton invente un style nouveau, et qui dérange le clergé en place.
Il reste malheureusement peu d’œuvres datant de l’époque amarnienne, mais les statues retrouvées sont aujourd’hui encore d’une modernité époustouflante !
Les œuvres présentes au musée du Louvre, au musée du Caire et surtout au musée de Louxor montrent un bref aperçu du style